Pour que vos blessures s’en aillent

Il y croyait encore,
La démarche bien décidée.
Toutes voiles dehors,
Jamais la tête baissée.

Dans un ballet d’arguments,
Son avocat et le sien,
Des jours et des heures bataillant
Pour un verdict assassin.

Toujours vivant, il se décharne
Sous les jets de pierres.
Pour un pied de travers,
Ses juges parfaits s’acharnent.

Payer, faire monter les enchères,
Un châtiment, punition exemplaire.
Il avait un jour imaginé
Qu’on puisse lui pardonner.

Exister à peine, le cœur qui saigne
De n’avoir vu grandir un enfant.
Otage d’un verset différent,
Discrètement cacher sa peine.

Les biens pensants, les justiciers,
Ne pensez-vous pas que c’est assez ?
Adieu haine et représailles…
Et que vos blessures s’en aillent.

Olivier Loin